Rapport "COSSON DUBRESSE", pour une relance durable de l'investissement locatif. Extraits
"La crise historique que traverse le marché du logement est une réalité quotidienne, que nous affrontons quotidiennement avec les élus locaux et nationaux, enracinés dans leur territoire. Pour nombre de nos concitoyens, notamment les étudiants, les jeunes actifs, les familles monoparentales, trouver un logement à louer est devenu très difficile voire impossible ; il n’est pas rare qu’un bien mis en location fasse l’objet de centaines de dépôts de dossiers. Si la crise que connaît conjoncturellement le secteur depuis 2023 renforce les difficultés, celles-ci sont profondes et structurelles : elles nécessitent donc plus que des solutions de court terme.
Notre mission part d’un constat simple, presque tautologique mais essentiel : il y aurait plus de logements à logements à louer s’il y avait plus de propriétaires prêts à investir et louer leur bien. Or les représentants des propriétaires et les professionnels du secteur qui sont à leur contact chaque jour sont unanimes : loin de la caricature que l’on en fait souvent, mettre en location son bien sur une longue durée est souvent peu rentable, parfois risqué, ce qui fait peser une vraie incertitude sur l’attractivité de l’investissement locatif.
Partant de ce constat, notre conviction est claire : il s’agit de reconnaître le rôle économique et social tenu par les propriétaires-bailleurs, qui logent près du quart des Français. Les propriétaires-bailleurs sont des acteurs économiques et sociaux importants et c’est pour cette raison que le cadre dans lequel ils interviennent doit être cohérent avec cette activité. De même, certains propriétaires souhaitent s’engager à proposer des loyers plus bas que ceux du marché mais ont besoin d’être accompagnés dans ce service qu’ils rendent. C’est pour cette raison que depuis de nombreuses années, de nombreux acteurs du secteur du logement appellent de leurs voeux la création d’un « statut du bailleur privé », qui n’est rien d’autre qu’un cadre propice à l’augmentation du nombre de logements en location.
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Ce rapport présente les pistes d’évolutions que la mission propose pour le projet de loi de finances pour 2026. Elle appelle l’attention du Gouvernement sur la nécessité d’agir vite, dès le prochain texte financier, de manière à relancer dès 2026 l’investissement locatif et, partant, la construction de logements, qui est son plus bas niveau depuis les années 1950. Cette action est d’autant plus nécessaire qu’elle réduira le déficit public dès 2026 ce qui, dans le contexte difficile pour nos finances publiques, renforce l’intérêt d’une réforme qui est depuis trop longtemps attendue. Elle créera des dizaines de milliers d’emplois dans le secteur du bâtiment, qui connaît l’une de ses pires crises depuis les trente dernières années." Marc-Phillipe DAUBRESSE, sénateur du Nord et Mickäel Cosson, député des Côtes d'Armor
Quelques chiffres


Un rapport et 5 propositions fiscales :
PROPOSITION N°1 :
Pour le régime foncier réel :
• Mise en place d’un amortissement fiscal forfaitaire annuel du bien pour les logements loués en longue durée. Le pourcentage d’amortissement serait fixé à :
• 5 % par an de la valeur pour un logement neuf ;
• 4 % pour un logement ancien, sous condition de travaux représentant 15 % de la valeur du bien.
Pour le régime « micro » foncier :
• Hausse à 50 % (au lieu de 30 % aujourd’hui) du plafond d’abattement pour les locations nues, dans la limite d’un plafond de 30 000 € (au lieu de 15 000 € aujourd’hui).
Dans les deux cas, le nouveau cadre fiscal serait ouvert aux seules mutations intervenant à partir du mois de décembre 2025.
PROPOSITION N°2 :
Pour le régime foncier réel :
• Mise en place d’un bonus d’amortissement de 0,5 à 1,5 % pour les biens loués avec un loyer abordable, selon le segment intermédiaire (amortissement de respectivement 5,5 % et 4,5 % dans le neuf et l’ancien), social (amortissement de respectivement 6 % et 5 % dans le neuf et l’ancien) ou très social (amortissement de respectivement 6.5% et 5,5 % dans le neuf et l’ancien).
Pour le régime « micro » foncier :
• Mise en place d’un bonus d’abattement de 5 à 15 % pour les biens loués avec un loyer abordable, selon le segment intermédiaire (abattement de 55 %), social (abattement de 60 %) ou très social (abattement de 65 %).
PROPOSITION N°3 :
• Rehaussement du plafond d’imputation du déficit foncier sur le revenu global à 40 000 € (contre 10 700€ aujourd’hui).
PROPOSITION N°4 :
• Suppression des biens loués à titre de résidence principale de l’assiette de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI).
PROPOSITION N°5 :
•Mise en cohérence de la durée de détention avant exonération de la plus-value avec la durée d’amortissement proposée, soit une exonération totale après 20 ans de détention (impôts sur le revenu et prélèvements sociaux).
Une réforme de la fiscalité, mais pas seulement!
CHARGES LOCATIVES
"La liste des charges locatives récupérables a été fixée dans un décret de 1987, valable dans le parc privé comme le parc social. La liste des équipements étant obsolète, ce décret nécessiterait une actualisation". Ainsi la vidéosurveillance,la dératisation et la désinsectisation, le relevé des compteurs d'eau, l'élagage des arbres et le curage des réseaux seraient entièrement à la charges des locataires (projet).
GARANTIE DES LOYERS IMPAYÉS
"Les professionnels du secteur mentionnent le risque d’impayés, et plus particulièrement les difficultés pour un propriétaire bailleur de faire face à une situation d’impayés comme un élément particulièrement dissuasif".
Ce sujet a déjà donné lieu à de nombreuses initiatives, notamment la mise en place de la garantie Visale par Action Logement qui permet déjà pour un nombre important de locataires une protection du propriétaire en cas de dégradations locatives ou de loyers impayés."
Plus généralement, il faut trouver de nouvelles solutions pour sécuriser les loyers.
ENCADREMENT DES LOYERS
Le Gouvernement a lancé une mission d’évaluation de l’encadrement des loyers, dont l’expérimentation prévue par la loi ELAN arrive à son terme en 2026. Le dispositif sera t-il assoupli ou tout bonnement supprimé, à suivre.
AMÉLIORATION DES DPE
Afin de sortir de la classification de "passoire thermique", bon nombre de logements classés F ou G seraient dépénalisés dès lors qu'ils sont "tout-électrique".
Les DPE seront mieux adaptés aux spécificités des logements anciens
Enfin les professionnels seront également mieux formés et contrôlés.